UNE BIEN MOLLE : BMW R80

Une Bien Molle (comme disent les initiés)

Une Bien Molle (comme disent les initiés sur certains sites dédiés au café racer) ou une Boulette de Merde comme dis ma chère et tendre épouse en pensant se rappeler du premier sobriquet, et oui qui l’eut cru,  je viens d’acheter une BMW R80, un 800 flat twin de 1983.

Depuis le temps que je louche (après avoir tant déblatéré) sur ces archaïques teutonnes en arpentant les allées des coupes moto légende ou plus récemment des Iron Bikers et bien sûr du café racer festival, je m’en suis payé une (je me sens vieux d’un coup), presque d’origine et en tous cas en très bon état.

Installée sur le pont d’atelier après un bon décrassage (le précédent propriétaire l’aspergeais régulièrement et abondamment de WD40, ça protège mais ça ramasse toutes les poussières et au final ça fait très crade), je la débarrasse  de tous ces appendices superflu (valises, supports, béquille, garde boue et tout et tout) et commence par raccourcir la boucle arrière du cadre et la selle, mais pas trop quand même, je veux conserver deux places enfin plutôt une place et demie.

Je m’occupe ensuite du réservoir, du dosseret de selle et du garde boue avant. Après un ponçage en règle des éléments de carrosserie, je mastique les quelques légers « pocs » du réservoir et les marques d’usure que la selle a laissée sur le dosseret en métal. Quant au garde boue avant, je le ratiboise sévèrement pour en garder un minuscule résidu que je peins en noir satiné.

Voilà, l’ensemble dosseret et réservoir est prêt à partir chez le peintre et je sais exactement la déco que je vais lui demander : bleu ciel avec des liserets rouge et blanc le tout recouvert d’un verni satiné.

Je m’affaire ensuite sur le moteur, les fourreaux de fourche, le bras oscillant et les jantes. Toutes ses pièces sont revêtues du magnifique noir grainé de chez RESTOM à l’exception des cylindres et culasses qui eux sont peints en noir haute température.

 Le moteur débarrassé de ses caches laisse apparaitre le démarreur, l’alternateur et l’allumeur, c’est fou ce que ça ressemble à des pièces automobiles  et ça me rappelle la MOTO GUZZI d’un pote qui remplaçais souvent ses rupteurs, condensateurs, charbons de démarreur et même d’alternateur par des pièces de FIAT 131, bon ok ça date un peu mais je suis sûr qu’on peut retrouver l’équivalent chez un distributeur de pièces de rechange auto, enfin bref je m’égare.

Les silencieux d’échappement chromés d’origine sont mis au rebus au profit de deux « megaton » noir mat équipés de Db killer et d’isolant phonique digne de ce nom (l’expérience du VX800), les deux tuyaux sont recouverts de bande thermique.

Les jantes sont poncées, apprêtées, peintes puis polies sur l’arête des bâtons, c’est discret mais ça rend pas mal. Je monte des pneus neufs, vu la dimension, on n’a pas trop le choix, j’opte pour des CONTINENTAL qui apparemment ont bonne presse sur ce genre de pétoire et je réinstalle les disques de frein qui venait d’être changés (avec plaquettes neuves à l’avant et garnitures neuves à l’arrière).

La boucle arrière du cadre, qui a été supprimée, est remplacée par une plaque en alu qui supportera le feu rouge (merci la VX et vive le recyclage) et qui s’adapte à merveille sous le dosseret de selle. C’est beaucoup plus discret et on croirait que c’est fait pour.

La R80 commence à prendre forme et je me décide à envoyer la selle à modifier chez le sellier. A la remise en route je m’aperçois que je n’ai plus de phare juste la veilleuse, j’essaye un relai adaptable qui fonctionne uniquement en code mais pas en plein phare et à force de tester, le comodo gauche rend l’âme au niveau de l’inverseur code/phare (bon, il donnait déjà des signes de faiblesse). Je me résigne à commander un relai d’origine et en profite pour demander aussi les caoutchoucs de repose pieds avant, de sélecteur de vitesses et le contacteur de stop au levier qui lui aussi était au bout du rouleau. Je répare l’interrupteur de phare avec une bille et un ressort prélevé sur un comodo de Honda que j’avais en réserve et je nettoie et lubrifie tous les contacts. YES, ça fonctionne et même beaucoup mieux qu’avant, j’suis trop fort (on peut s’lancer des fleurs de temps en temps, non).

Le guidon haut d’origine est remplacé par un cintre plat de chez LSL, ça colle plus au style recherché et cela me permet d’y installer la pendule et le voltmètre, intégrés initialement au carénage sur toutes les RT mais qui sur celle-ci était fixés sur le té de fourche supérieur, bof, au niveau look ce n’était pas terrible et c’est beaucoup mieux maintenant (à mon goût, bien sûr).

Les éléments sont de retour de peinture, whaaa ça en jette, je ne me suis pas trompé, l’ensemble ressort superbement du reste de la moto entièrement noire. Le réservoir est installé immédiatement et abreuvé de quelques litres de carburant. Le dosseret devra encore attendre le retour de la selle qui le supporte.

Elle démarre toujours nickel et distille une mélodie bien plus harmonieuse avec ses petits tromblons qu’avec les marmites d’origines, en plus ça fait rire toute l’assemblée (ameutée par le bruit) avec ses renversements de droite à gauche à chaque coup d’accélérateur.

Là je ne résiste pas et je fais un p’tit tour dans la rue (et oui, sans selle, ouille, aille) pour décrasser l’ensemble, les accélérations sont toujours aussi lymphatiques mais avec la douce symphonie émise par les pots, c’est très sympa quand même. Tout ça vaut bien un p’tit verre de « rince cochon » que l’on consomme avec notre ami modération bien sûr (quoi que c’est la fin de journée, hein ?).

Dans l’attente du retour de ma sellerie, je peaufine les réglages et fini d’installer les petites accessoires.

La selle, enfin de retour, est tout de suite réinstallée sur le dosseret et le tout remonté sur la moto. Bon, là, je me rends à l’évidence, ça le fait pas, trop plate sur l’avant, la selle ne masque plus le trou du dessous de réservoir. J’en profite quand même pour faire un petit tour avec la BM dans le village et une fois regagné l’atelier,  je démonte le tout pour le réexpédier chez le sellier avec un croquis et des photos.

Ce que je craignais se confirme avec la selle déballée du colis fraichement arrivé, cela ne le fait toujours pas et je me rends à l’évidence, j’ai coupé cette selle au mauvais endroit, l’avant de l’assise est trop large, plus assez haut et pas de retour en arrière possible. Je me résigne à rechercher une nouvelle selle d’origine.

Bon l’hiver est là et je suis moins pressé, il s’est passé 3 ou 4 semaines mais je continue mes recherches sur le bon coin, plusieurs selles sont à vendre entre 100 et 200 €, j’attends encore et… bingo, une selle de R100RT toute d’origine dans mes prix, négociée à 55 € frais de port compris. Encore quelques jours de patience et Mr La Poste me livre le colis en mains propres. Le fond de selle est très rouillé, mais je le décape presque à nu et le traite avec de l’antirouille style Frameto. Cette fois ci, plutôt que de couper l’avant, je raccourcie de 12 cm cette selle dans son milieu et raccorde les parties restantes. Maintenant ça vas le faire, j’en suis sûr. J’applique une bonne couche de peinture noire sur le fond de selle et l’expédie de nouveau chez l’artisan.

Wait and see…

La suite ici

 

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