LE CAPPUCCINO RACER DE SERGIO

Un 500 cm3 bien corsé revu et torréfié par Sergio

Après avoir sévi sur une 800 marauder (voir la Suzuki 800 Marauder de Sergio) et une 1300 Midnight Star de chez YAM, l’ami Sergio caresse l’idée de se concocter un café racer ou plutôt un bobber, voir même un scrambler.

A la recherche d’une base sur le coin, toutes les motos qui se prêteraient bien à ce genre de transformations restent inabordables. Que ce soit une Anglaise, une Américaine ou même une Japonaise classique genre 650 XS, toutes dépassent, et de loin, le budget serré de Sergio. Son choix doit se porter sur une moto plus abordable, une basique genre 600 XJ ou 500 GSE pour rester dans « les refroidissements par air ».

Finalement le choix de Sergio se fixe sur une Honda CB500 S. un modèle avec le petit carénage de tête de fourche, de l’année 2002 totalisant 70 mille kilomètres et à un tarif plus que raisonnable. Rien de classique dans cette pétoire, un look assez moderne et surtout un refroidissement liquide qui l’affuble d’un radiateur pas très vintage. Par contre le CB500 est plutôt performant (pour un cinq cent) avec ses 58 cv et ses capacités à grimper dans les tours.

Après plusieurs échanges de mails avec le vendeur, un rdv est pris à Arras (62). Sur place, la bestiole présente beaucoup moins bien que sur les photos, les signes d’un stockage prolongé dans l’humidité lui font perdre de sa superbe. Pour enfoncer le clou, la brêle ne démarre pas, la faute à un carburant trop ancien et à une batterie inadaptée. Du pain béni pour discuter encore un peu plus le prix de l’engin. La petite Japonaise est donc chargée dans la fourgonnette, après être tombé d’accord sur le prix, direction la banlieue Lilloise.

Une fois dans le garage de Sergio, la 500 est remise en route après la purge des carburateurs, avec une essence neuve et une batterie d’appoint. Elle tourne rond et tient même le ralenti. Le boulot peut commencer.

La miss subi un dépoillage complet, toutes les pièces démontées sont stockées bien au chaud. Ainsi allégée, elle se retrouve accrochée au palan avec une chandelle calée sous le carter moteur. Il ne reste plus que le moteur nu dans son cadre. Le moteur, dont la peinture s’écaille par endroit, est entièrement gratté et poncé. L’arrière du cadre est tronçonné et Sergio fabrique une belle boucle qu’il soude, le raccord est parfait.

Sergio fabrique également de nouveaux caches latéraux, de nouvelles finitions sous l’avant du réservoir à carburant, un bac à batterie et différents supports pour la future selle et le faisceau électrique. Un sabot est concocté puis fixé sous le moteur. Un montage à blanc, pour ajuster impeccablement les différentes pièces, lui fait valider toutes les modifications.

Les gardes boue avant et arrière sont raccourcis au maximum pour un look plus racé. Les fourreaux de fourche et les tés sont repeints, l’huile est remplacée (ce n’est pas du luxe). Les étriers de frein sont, eux aussi, refaits à neuf. Une fois nettoyé de fond en comble, le cadre est suffisamment propre pour être laissé tel que. Le moteur, par contre, est peint en gris métal haute température, plusieurs couches seront nécessaires pour lui redonner son lustre originel.

Pour la peinture des éléments de « carrosserie », Sergio opte pour un vert foncé, style vert anglais et un noir profond surligné d’un liseré gris argent, le voilà donc le look vintage recherché. Tout est fait par Sergio, himself ! Les jantes sont repeintes ainsi que les ressorts d’amortisseurs et les platines repose pieds retaillées.

Viennent ensuite les nouvelles pièces qui sublimeront la belle, une selle racer couleur chocolat, des poignées de guidon assorties, un « silencieux » d’échappement, des clignos à leds avec une centrale clignotante adaptée, un phare, un feu, un support de plaque, un bloc compteur/compte tours (au look de la version N), des rétroviseurs lookés, des durites de freins type aviation et tous les fluides, filtres et plaquettes de frein. Sergio pousse la finition jusqu’à adapter une petite sacoche de réservoir et des grippe genoux colorés par ses soins.

A l’essai, la pétoire s’avère sonore, très bruyante, limite assourdissante, voir même peut-être un peu trop pour un usage quotidien. Le compteur s’étalonne correctement, la vitesse lue est cohérente. Ce n’est pas comme le compte tours qui s’affole anormalement, la moindre accélération lui fait prendre plus de 12000 tr/min, à corriger, si possible. Le confort de la selle s’avère correct. Par contre un joint spy de fourche laisse passer l’huile, redémontage obligatoire. C’était trop simple de remplacer les joints quand la suspension était démontée.

Voilà donc cette CB500 terminée ou presque, le résultat est surprenant, preuve qu’avec n’importe quelle base et un peu de gout, on peut transformer ce que l’on veut. Good job Sergio !

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